Une première navigation océanographique entre la Bretagne Sud et Le Havre

Le convoyage de l’Imoca Newrest – Art et Fenêtres, mené jeudi 17 octobre entre la Trinité-sur-Mer et Le Havre, pour prendre le départ de la Transat Jacques Vabre, a été l’occasion d’une première navigation à vocation océanographique pour Fabrice Amedeo. 250 milles nautiques qui ne sont pas encore porteurs de leçons pour les scientifiques partenaires du projet mais qui servent plutôt de validation technologique du capteur embarqué, selon Thierry Reynaud, ingénieur à l’Ifremer que nous avons pu interroger. Les températures de l’océan et sa salinité, deux données acquises par les capteurs, sont en effet sujettes à fortes variations sur un parcours côtier du fait des apports fluviaux et des courants de marée. « Le capteur permet de prendre des mesures très précises dans des zones côtières où les valeurs de surface de l’océan fluctuent beaucoup, explique Thierry Reynaud. Même si nous observons des données intéressantes sur une telle navigation côtière, c’est au large que l’instrument va se révéler précieux ». 

Dès la Transat Jacques Vabre dont le départ sera donné ce dimanche et que Fabrice Amedeo et Eric Péron abordent en compétiteurs, le capteur océanographique financé par Onet et Éléphant Bleu, permettra de recueillir de précieuses informations. Celles-ci alimenteront des bases de données scientifiques internationales mais prendront également place dans un dispositif de mesures émanant de satellites ainsi que de flotteurs Argo jetés à partir de bateaux scientifiques et qui dérivent ensuite sous la surface des océans.

« Le capteur embarqué à bord du bateau de Fabrice nous offre une manière non intrusive de calibrer les mesures satellitaires, explique Thierry Reynaud. Entre la précision d’une mesure de salinité émanant du capteur à bord et la précision émanant d’un satellite, on peut observer jusqu’à un facteur 10. De même, les flotteurs Argo sont calibrés au départ, mais se pose la question de l’évolution et de la possible dégradation de leur étalonnage avec le temps en mer ».

« Je ne suis pas un scientifique, explique Fabrice Amedeo. Mon approche est citoyenne. Donc quand je pense à ces données qui seront envoyées de mon bateau, je pense au réchauffement climatique, à la dégradation de nos océans et aux conséquences pour les générations futures. J’espère aider les scientifiques à mieux analyser ces phénomènes ».

« Il est certain que les mesures de température nous apprennent beaucoup sur le réchauffement climatique, complète Thierry Reynaud. Mais de nuancer : Le réchauffement climatique est un phénomène complexe et global. Nous imaginons que Brest aura bientôt le climat de Cannes. Mais du fait du réchauffement climatique, il y aura des régions plus chaudes, localement il pourra y avoir des régions plus froides, ou encore des zones où les températures moyennes seront stables mais où les variations autour de la moyenne vont augmenter. Les données récoltées vont nous aider à mieux connaître nos océans, le cycle de l’eau, et des phénomènes globaux très complexes ».

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