Transat Jacques Vabre : l’aventure scientifique continue pour Fabrice Amedeo

Naviguer, se confronter au large et aider la communauté scientifique. Durant toute la Transat Jacques Vabre, Fabrice Amedeo et Loïs Berrehar effectueront des relevés pour mesurer la concentration de microplastiques dans l’eau, ainsi que le taux de CO2, la température et la salinité. L’ensemble de ces données, mis à disposition des chercheurs, vise à améliorer les connaissances de l’Océan et s’attacher ainsi à mieux le protéger.

OCEAN CALLING : LE PROJET OCEANOGRAPHIQUE DE FABRICE AMEDEO

Les skippers Nexans – Art & Fenêtres profiteront du chemin parcouru lors de la Transat Jacques Vabre, dont le départ sera donné le 7 novembre du Havre, pour effectuer des prélèvements scientifiques. Après la Manche et la descente de l’Atlantique Nord, ils traverseront le fameux pot au noir, puis l’équateur deux fois avant de remonter le long du Brésil au large de l’embouchure du plus grand fleuve du monde, l’Amazone, jusqu’à la mer des Caraïbes et la Martinique pour l’arrivée. Les capteurs océanographiques de Fabrice Amedeo, concentrés de technologie produits par la société allemande SubCtech et installés à bord de son IMOCA avec le soutien d’Onet, font désormais partie intégrante de la préparation du bateau, à l’instar de tous les autres aspects liés à la performance.

Engagé aux côtés de Loïs Berrehar pour cette transatlantique et avide de continuer à « donner du sens » à son engagement, Fabrice poursuit ce travail en lien avec la communauté scientifique pour la troisième année consécutive après la Transat Jacques Vabre 2019, la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne et le Vendée Globe l’an dernier.

À bord de son IMOCA Nexans – Art & Fenêtres, ses deux capteurs vont « tourner 24 heures sur 24 », précise le skipper. Le premier vise à mesurer le taux en CO2, la température de l’eau et sa salinité. Le second est destiné à prélever des échantillons de microplastiques. « Pour celui-ci, on doit changer les filtres, qui permettent de capturer des microplastiques de différentes tailles, toutes les 24 heures puis stocker les échantillons », ajoute Fabrice qui avait déjà repris ce dispositif lors d’un ‘tour de France microplastiques’ l’été dernier. Comme après chaque course et campagne de prélèvements, l’ensemble des données collectées lors de la Transat Jacques Vabre sera mis à disposition des scientifiques et laboratoires partenaires du skipper : l’Ifremer, l’Université de Bordeaux, l’IRD, Geomar et le Max Planck Institute. Ces informations et échantillons contribuent à mieux comprendre les impacts de la pollution et du réchauffement climatique sur les océans.

UN PARCOURS PARTICULIÈREMENT INTÉRESSANT POUR LES SCIENTIFIQUES

Le tracé de la Transat Jacques Vabre – 5 800 milles à parcourir du Havre à la Martinique en passant par l’archipel Fernando de Noronha, au large du Brésil – intéresse particulièrement les scientifiques. C’est ce que confirme Christophe Maes, Chargé de recherche IRD au Laboratoire d’Océanographie Physique et Spatiale (LOPS) : « la première partie du parcours jusqu’à l’archipel brésilien correspond approximativement au trajet déjà emprunté lors du Vendée Globe et nous permettra de comparer avec les données déjà collectées. Ensuite, jusqu’en Martinique, il s’agit d’une nouvelle zone de récupération d’informations avec des concentrations de microplastiques qui risquent de monter en flèche au large de l’embouchure de l’Amazone et à l’approche de la mer des Caraïbes ».

Le convoyage retour après la Transat Jacques Vabre devrait apporter également son lot d’enseignements : « ils vont rentrer dans la zone Sud de l’anticyclone des Açores, qui est une des cinq grandes zones d’accumulation de déchets déjà identifiées dans l’océan global, et où il y a très peu d’observations scientifiques jusque-là ». Cette zone méconnue pourrait s’étendre au sein du « bassin subtropical de l’Atlantique Nord », de la mer des Caraïbes jusqu’aux abords des côtes de l’Afrique. Lors de cette partie du trajet, l’IMOCA Nexans – Art & Fenêtres et son équipage traverseront partiellement la mer des Sargasses où de nombreux déchets plastiques sont mélangés aux algues qui ont donné leur nom à cette région. Leur dynamique couplée demeure encore largement méconnue…

« ACCÉDER À DE NOUVELLES ZONES D’EXPLORATION »

En matière de salinité et de température, les relevés de la première moitié du parcours, jusqu’à l’archipel Fernando de Noronha, seront comparés avec ceux déjà effectués par Fabrice lors de ses précédentes courses. La deuxième partie du tracé jusqu’à l’arrivée focalise également l’attention de Thierry Reynaud, ingénieur de recherche à l’Ifremer (LOPS) : « en longeant la côte sud-américaine et en se rapprochant du confluent de l’Amazone, la salinité est basse du fait de l’important apport en eau douce. A contrario, elle est beaucoup plus élevée dans la mer des Caraïbes. Il y a un contraste de propriétés physiques qui est très intéressant à étudier ».

Ces pistes de travail pour les scientifiques démontrent l’importance de l’investissement de Fabrice Amedeo. De son côté, le skipper se réjouit que « les données que l’on récolte pendant les courses soient utiles à nos partenaires scientifiques, qu’elles permettent de valider les précédentes et d’accéder, aussi, à de nouvelles zones d’exploration. »

PHOTO : JEAN-MARIE LIOT
GRAPHISME : MARJORIE LAFON
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