Tour du monde sans énergie fossile : un pari en passe d’être tenu pour Fabrice Amedeo

Actuellement dans les alizés de l’hémisphère Sud, au large des côtes brésiliennes, Fabrice Amedeo s’apprête à franchir l’équateur lundi matin. Porté par un vent favorable sous un généreux soleil, le skipper de Nexans – Wewise continue de démontrer l’efficacité de son dispositif énergétique innovant. Grâce à ses 15 m² de panneaux solaires, fonctionnant à plein régime, la majeure partie de l’alimentation électrique du bord est assurée en permanence. En fin de nuit, lorsque les batteries commencent à être vides, les hydrogénérateurs prennent le relais en appoint, garantissant ainsi une autonomie totale sans recours aux énergies fossiles. Ce fonctionnement maîtrisé, au cœur du projet, prouve qu’un tour du monde en autonomie énergétique est possible et désormais à portée de main. Avec la réussite de la traversée des mers du Sud et des conditions optimales à l’approche de l’équateur, le skipper-journaliste est sur le point de réussir son pari : boucler un tour du monde propre et durable, entièrement propulsé par les énergies renouvelables.

Si les conditions actuelles semblent jouer en sa faveur, ce succès ne s’est pas construit sans épreuves. C’est dans les mers du Sud, royaume des vents violents et des calmes imprévisibles, que Fabrice Amedeo a véritablement dû prouver la solidité de son système énergétique et sa résilience en tant que skipper. Là-bas, où les machines et les hommes sont poussés dans leurs derniers retranchements, il a brillamment relevé le défi sans jamais devoir recourir aux énergies fossiles pour recharger ses batteries. Cette performance valide l’efficacité du dispositif embarqué sur Nexans – Wewise, un bateau pensé pour incarner la transition énergétique et la sobriété, tout en portant un message fort : la préservation des océans. « Je suis très content. J’ai effectivement traversé quelques moments de tension, notamment une période de calme sous Madagascar, en début d’océan Indien, où les orages et le manque de vent ont failli me priver d’énergie. Avec le ciel gris et le bateau à l’arrêt, les panneaux et les hydrogénérateurs ne pouvaient pas fonctionner, rendant la situation délicate. Heureusement, une fois cette zone dépassée, j’ai pu reprendre de la vitesse dans le reste des mers du Sud. La dernière grosse difficulté est survenue, contre toute attente, juste avant le cap Horn, un endroit habituellement venté, mais où je me suis retrouvé piégé dans le calme plat. J’étais à la limite de devoir recourir aux énergies fossiles, mais j’ai tenu bon. Depuis ce passage, le vent a été suffisamment constant pour assurer la recharge des batteries. Il ne reste désormais que la dernière portion de navigation à travers les dépressions de l’Atlantique Nord, où les zones de calme devraient être limitées. De ce fait, même si le ciel reste parfois couvert, je reste confiant. C’est pourquoi je suis très satisfait. »

Un tour du monde pour prouver qu’un avenir durable est possible

Le pari était audacieux, mais il semble en passe d’être tenu. Pour mémoire, les équipes Hager Group et E3DC, partenaires du projet, avaient mené une étude détaillée en amont pour calculer les besoins énergétiques du bateau, sa capacité de stockage et les spécificités du parcours. L’ensemble du système — panneaux solaires, parc de batteries et hydrogénérateurs — avait été fiabilisé lors du chantier d’hiver. La double traversée de l’Atlantique au printemps dernier (the Transat CIC à l’aller et la New York – Vendée au retour) avait permis de valider les ajustements et d’assurer la capacité de l’IMOCA à fonctionner exclusivement avec des énergies renouvelables. Aujourd’hui, bien que la prudence reste nécessaire, avec les mers australes désormais derrière lui, Fabrice Amedeo aborde la dernière phase de ce défi avec sérénité. Porté par une gestion méticuleuse de son énergie et des conditions favorables, il pourrait bien écrire une page importante de la transition énergétique en mer et prouver qu’un avenir plus sobre et durable est possible, même face aux éléments les plus imprévisibles.

Première navigation de l’IMOCA de Fabrice Amédéo Nexans Art & Fenêtres, à Lorient le 28 juillet 2023, Photo © Jean-Marie LIOT Images

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