Le pari du Vendée Globe sans énergie fossile
Ce sera le challenge dans le challenge : boucler un tour du monde, le prochain Vendée Globe, uniquement à la force du vent dans mes voiles et sans recourir à l’énergie fossile pour recharger mes batteries. Un défi pour montrer l’exemple de la transition énergétique et de la sobriété.
Ce défi de la course décarbonée est d’autant plus difficile que nos capteurs océanographiques (CO2, salinité, température, microplastiques, ADN environnementale) augmentent la consommation de 15% à bord et rendent d’autant plus diriment le sujet de l’énergie à bord.
Pour mener à bien ce défi, je vais disposer de 15 m2 de panneaux solaires sur le pont du bateau, ma source d’énergie principale, et d’hydro-générateurs en source de remplacement. L’aller-retour sur l’Atlantique que j’ai pu faire avec le bateau cet automne est prometteur. La transat Jacques Vabre était un jeu facile avec une route sud dans les Alizés et le soleil mais elle a permis de valider la puissance de charge de mes panneaux. En quelques heures, je peux recharger mes batteries qui ont une capacité importante : deux fois 200 ampère-heure, c’est le double de certains concurrents sur le Vendée Globe. Avec une telle autonomie, il est possible de tenir 36 heures sans charge c’est-à-dire sans lumière intéressante pour les panneaux solaires ou sans vitesse pour faire tourner mes hydro-générateurs.
Le retour en solitaire, entre la Martinique et Lorient, avec une grande partie du parcours dans les dépressions de l’Atlantique nord s’annonçait être un test grandeur nature à un an des mers du sud, de leur redoutable tapis roulant dépressionnaire entre le cap de Bonne Espérance et le Horn, et leur immuable ambiance grise.
Le test s’est avéré concluant puisque j’ai traversé à nouveau l’Atlantique sans recourir à l’énergie fossile et même sans utiliser mon hydro-générateur qui était endommagé. Ce qui veut dire que l’énergie solaire nous permet aujourd’hui de produire 100% de notre énergie, y compris dans des conditions dépressionnaires. Nous allons être en quelque sorte le Solar Impulse du prochain Vendée Globe !
Le chantier d’hiver, qui a lieu en ce moment à Lorient, va être mis à profit pour finaliser l’ensemble des systèmes à bord et fiabiliser nos panneaux ainsi que nos hydro-générateurs. J’aurai encore deux traversées de l’Atlantique entre la France et les Etats-Unis en fin de printemps pour tester notre capacité à naviguer sans recourir à l’énergie fossile.
Merci à mon partenaire Nexans qui nous a fourni ses câbles aéronautiques de grande qualité, à Gaz européen qui m’a poussé à m’engager dans cette voie et qui m’a soutenu, et à Hager Group pour l’énergie management sur ce projet. Et merci à vous tous qui me transmettez votre énergie et votre soutien.
Hâte de partir pour ce Vendée Globe qui s’annonce grandiose !