Fabrice Amedeo et Andreas Baden : la transat de la résilience
Le binôme franco-allemand a franchi la ligne d’arrivée de la Transat Jacques Vabre ce vendredi matin à 7h22 heure française après un peu plus de 16 jours de régate sur l’océan Atlantique.Plus que ce résultat, les deux marins se réjouissaient de la découverte de ce nouveau bateau, amené à bon port en parfait état. Un challenge important pour Fabrice qui, à peine arrivé, a d’ores et déjà les yeux tournés vers la transat « Retour à la base » qui le verra s’élancer en solitaire de Martinique jeudi 30 novembre prochain. Une première course en solo sur cette épreuve qualificative pour le Vendée Globe 2024. Autre motif de satisfaction : avoir réalisé cette première traversée de l’Atlantique sans recourir à l’énergie fossile, une étape importante et un objectif qui sera reconduit l’an prochain autour du monde, et enfin, avoir fait fonctionné le capteur océanographique sur toute la durée de la course et recueilli de précieuses données sur l’océan pour la communauté scientifique internationale.
C’est finalement de nuit, en toute fin de soirée en Martinique que Fabrice Amedeo et Andreas Baden ont franchi la ligne d’arrivée de leur Transat Jacques Vabre. Une course qui ne les aura pas vus ménager leurs efforts. Suite à une entame prudente pour sortir de Manche et s’extirper d’un Golfe de Gascogne agité, le tandem à la barre du voilier Nexans-Art et Fenêtres a accusé un retard sur le peloton qui s’est révélé compliqué pour la suite de la course puisque toutes les fenêtres météo ouvertes pour les bateaux de tête se sont peu à peu refermées pour eux. Fermeture de l’anticyclone au sud-ouest du Portugal qui les a bloqués toute une nuit, panne d’Alizé dans le Nord, qui les a contraints à réaliser une grande partie de la traversée à allure modérée et enfin, grosse zone de vent mou sur l’Arc antillais qui les a conduits à faire un important détour par le Sud pour arriver en Martinique.
À l’arrivée, aucune amertume chez nos deux skippers mais plutôt de larges sourires. « Si l’on m’avait dit que la course se déroulerait ainsi peu avant le départ au Havre, j’aurais signé immédiatement », lâchait Fabrice peu après avoir posé le pied sur le ponton à Fort de France. « J’ai réussi ma première transat sur ce nouveau bateau, ce n’est pas rien. J’ai partagé une superbe aventure avec un co-skipper allemand et ai forcément beaucoup appris au contact d’une vision et d’une culture différentes. Nous avons mené à bien tous nos objectifs citoyens. Nexans – Art et Fenêtres a en effet réalisé cette première traversée de l’Atlantique sans recourir à l’énergie fossile et son capteur de salinité, température et CO2 a fonctionné 24 heures sur 24. Nous avons récolté de précieuses données pour la communauté scientifique internationale ».
« Couper cette ligne d’arrivée après un peu plus de 16 jours incroyables en mer est un grand succès, notamment après ces trois mois de préparation express à Lorient », se réjouissait de son côté Andreas Baden. « Le travail et l’entente avec Fabrice ont été parfaits et c’était très riche de partager les mêmes valeurs autour de la transition énergétique et de la préservation des océans. Je suis très reconnaissant à Fabrice et à ses partenaires de m’avoir donné cette opportunité d’intégrer le monde de la course au large française et de l’IMOCA. Je ne sais pas encore de quoi demain sera fait mais je suis sûr que je reviendrai bientôt pour de nouveaux défis ».
Pour Fabrice le prochain défi arrive vite avec, dans moins d’une semaine, le départ de la transat en solitaire « Retour à la Base ». Une traversée qui ne se fera pas dans les Alizés mais dans les dépressions de l’hiver en Atlantique Nord. Un nouveau test pour le marin et sa monture sur le chemin du Vendée Globe 2024.