Un homme de challenge

La mer en héritage

Chez les Amedeo, l’amour de la mer se transmet de génération en génération. C’est avec son père, Jacques, que Fabrice tire ses premiers bords sur le voilier familial, un Bénéteau First 22. Il n’a que trois ans. S’il grandit à Segré, dans le Maine-et-Loire, il n’est jamais loin de la mer et passe la plupart de ses vacances sur l’eau jusqu’à l’adolescence, où il découvre la régate. Spi Ouest France, Fastnet, Tour de France à la Voile : il se découvre un goût affirmé pour la compétition. La machine est lancée.

DE SCIENCE PO A LA COURSE AU LARGE

Titulaire d’une maîtrise de philosophie et diplômé de Sciences Po en 2002, Fabrice intègre la prestigieuse rédaction du Figaro un an plus tard. Sa carrière semble toute tracée, mais l’appel du large est toujours plus fort. À tel point qu’il décide en 2008 de mettre sa carrière entre parenthèses pendant six mois pour participer à la Transat AG2R et à la Solitaire du Figaro, sa première course en solitaire. De retour au siège parisien du quotidien, il rêve d’écrire un jour une autre histoire : la sienne.

De 2010 à 2014, Fabrice renoue avec le large et continue de faire des gammes en Class40, avant de franchir un cap majeur en 2015 en se lançant sur le circuit IMOCA. Tout s’enchaîne alors très vite pour le journaliste, qui troque son costume contre un ciré, le statut de salarié contre celui de chef d’entreprise. Il aborde avec succès sa recherche de sponsors pour être au départ du Vendée Globe 2016-17, qu’il boucle à la 11^ème place. Un exploit pour un premier tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, qui lui permet de gagner ses galons de skipper professionnel et la reconnaissance de ses pairs. Fabrice décide alors de se consacrer à 100% à sa passion qui l’anime depuis l’enfance : la course au large.

RACONTER DE BELLES HISTOIRES

Cette passion-là n’était pourtant pas destinée à être l’un des moteurs de son existence. La mer, c’était surtout le souvenir chaud des vacances d’été. Mais au cœur des mers du Sud, quand la houle se déchaîne, que chaque embarcation semble si petite face à l’immensité, chaque décision forge le caractère des hommes et tanne le cuir des marins. Fabrice Amedeo l’a vécu. Et le skipper, qui se prépare pour sa troisième participation au Vendée Globe, n’est pas près de l’oublier.

De sa carrière dans la presse, il conserve l’art d’employer les bons mots et surtout de raconter de belles histoires, désormais la sienne, qu’il partage avec des lecteurs de plus en plus nombreux.

« J’ai toujours eu conscience qu’un projet de course au large ne peut être exclusivement sportif, qu’il prendra sens dans la façon d’être raconté.
L’envie de partager, d’écrire ce que je vis ne m’a jamais quitté ».

CONJUGUER PASSION ET VIE DE FAMILLE

Si Fabrice est aujourd’hui un coureur au large à part entière, il reste avant tout un père de famille très présent malgré la distance. Durant quelques années, le skipper partageait en effet sa vie entre La Trinité-sur-Mer, non loin de Lorient où il préparait le Vendée Globe avec son équipe technique, et Levallois-Perret, où étaient scolarisées ses trois filles, Joséphine, Louise et Garance. Présentes sur les pontons pour l’encourager sur les départs de course ou pour l’accueillir avec fierté à l’arrivée, elles l’ont désormais rejoint en Bretagne avec leur mère, Charlotte. Le début d’une nouvelle vie, plus proche de l’Océan…