Cap Horn en vue : Fabrice Amedeo tient bon !

Dans l’immensité des mers du Sud, où les navigateurs affrontent les conditions les plus extrêmes de la planète, chaque mille parcouru est un défi de résilience et de détermination. À bord de Nexans – Wewise, Fabrice Amedeo évolue désormais dans une deuxième partie du Pacifique nettement plus coriace, marquée par des vents soutenus, une mer chaotique et un froid mordant, contrastant avec un début de traversée plus clément mais laborieux dans des vents faibles. Récemment confronté à des dysfonctionnements du pilote automatique au cœur de la zone isolée du point Némo, le skipper a su, avec ténacité, résoudre ce problème complexe et retrouver sa sérénité. Alors que le mythique cap Horn approche, sa détermination reste intacte pour poursuivre cette course où chaque instant met à l’épreuve son endurance et sa concentration.

Dans le Pacifique Sud, Fabrice Amedeo poursuit sa traversée à bord de Nexans – Wewise avec une détermination intacte, malgré une météo capricieuse et des incidents techniques récents. Alors que le cap Horn, étape mythique de la course, se profile à l’horizon, le skipper fait face avec lucidité aux défis imposés par cette région du globe. « Le moral est bon », confie-t-il, malgré des conditions particulièrement éprouvantes. « La mer est épouvantable. Il fait très froid. Je suis dans une traîne assez active, avec de l’air assez instable donc le vent est assez irrégulier. La mer est très formée et très chaotique : c’est un vrai champ de bosses. Ce n’est pas facile d’être serein. » Dans ce contexte, chaque manœuvre nécessite une concentration maximale pour trouver le bon équilibre entre vitesse et sécurité : « J’essaie de trouver la configuration de voiles la plus raisonnable possible et en même temps qui permet d’avancer. »

Un contraste saisissant 

La deuxième partie de son parcours dans le Pacifique est bien différente du début, marqué par des vents faibles et laborieux. Désormais, les éléments se déchaînent, rendant la progression bien plus exigeante. Pourtant, c’est un autre obstacle qui est venu compliquer la navigation : des problèmes de pilote automatique au point Némo, le point le plus éloigné de toute terre. « Le bateau va bien, mais il m’a donné de gros signes d’inquiétude puisque j’ai eu des problèmes de pilote automatique qui m’ont valu un départ au tas et une latte cassée dans la grand-voile. » Ces incidents ont nécessité une intervention de nuit, particulièrement éprouvante dans les conditions glaciales des mers du Sud. « Ça m’a pris trois heures pour changer ma latte et j’avais la main en sang, puis l’onglée. Ça a été vraiment dur. » En plus de cela, des pertes de GPS ont ajouté une couche de tension supplémentaire : « Il n’y avait plus rien sur les cadrans du bateau et ça, c’est vraiment flippant à cet endroit du globe ! »

Le cap Horn en ligne de mire

Heureusement, ce problème de pilote automatique, dû à un simple fusible, a pu être résolu grâce à l’aide d’un prestataire joint à distance. Cependant, cet incident, couplé à une nécessaire prudence, l’a contraint à lever le pied sur le rythme, ce qui lui a fait perdre du terrain sur le skipper de Coup de Pouce avec lequel il se livrait un formidable duel depuis de nombreux jours : « Ainsi, j’ai considérablement ralenti le rythme ces trois derniers jours, ce qui m’a fait perdre du terrain sur Manu Cousin. Cela m’agace un peu, mais je compte bien tenter de rattraper une partie de mon retard au cap Horn, où il pourrait y avoir une opportunité de recoller. » Avec encore 24 heures de conditions compliquées à affronter avant que les vents ne mollissent, l’arrivée au cap Horn est dans toutes ses pensées. « J’espère atteindre le cap Horn dans la journée de mercredi. J’y pense beaucoup. C’est un peu l’objectif des mers du Sud et ça va aussi être une libération de pouvoir, comme tout le monde, mettre le clignotant à gauche et rentrer à la maison. » Toutefois, l’heure n’est pas à la précipitation. « J’ai hâte mais je suis très concentré sur l’objectif. Ce n’est sûrement pas le moment de casser ou d’avoir un problème. » Dans cette course où chaque instant peut basculer, Fabrice Amedeo continue d’avancer avec prudence et détermination, porté par l’envie de surmonter tous les obstacles sur la route du cap Horn.

Fabrice AMEDEO skipper de l’IMOCA NEXANS – WEWISE,à l’entrainement avant le départ du Vendée Globe 3024-2025, au large de Lorient le 26/09/2024, Photo Jean-Marie LIOT / Reporter du Large

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