Au chantier et à l’école
Sorti de l’eau il y a sept semaines, l’IMOCA de Fabrice Amedeo est en chantier à Lorient. Après une véritable remise à nu, le monocoque est prêt à faire peau neuve. Désormais Breton à 100%, le navigateur peut se concentrer pleinement sur l’avancée des travaux auprès de son équipe technique. Il profite également de l’immobilisation du bateau pour aller à la rencontre des écoles qui l’ont suivi durant le Vendée Globe.
H1 > H2
Début février, l’IMOCA Newrest – Art & Fenêtres avait été mis au sec à Lorient. Après avoir démonté le gréement, les appendices, l’accastillage et l’électronique, l’équipe de Fabrice Amedeo a également retiré toute la peinture et les marquages du bateau. « Cette mise à nu est importante pour redémarrer un nouveau cycle sous de nouvelles couleurs mais aussi pour inspecter l’ensemble du bateau en détail, coque et fond, explique le navigateur. Cela nous a permis d’identifier certaines zones de grande fragilité et donc de les renforcer pour éviter des problèmes futurs. »
Lundi dernier, le bateau a changé d’emplacement en passant du hangar H1 au hangar H2 de l’ancienne base de sous-marins. Une opération délicate, parfaitement menée par le team. La coque de 8 tonnes a été placée sous une tente à peine plus grande que l’imposant IMOCA, montée par l’équipe dans le H2 afin de protéger les travaux de peinture. « Le plus gros boulot maintenant c’est la peinture. Elle est gérée par une équipe spécialisée. Tout le travail de ponçage a été effectué et ils ont commencé la semaine dernière à peindre la carène et le pont, explique Simon Chevallier, qui supervise le chantier cet hiver. En parallèle, il y a des éléments du bateau à changer, d’autres qui sont en vérification chez les constructeurs. On se concentre sur le refit des pièces, leur nettoyage et la préparation pour le remontage. »
Un mois de travaux et de peinture sont encore nécessaires avant que le bateau ne soit paré de ses nouvelles couleurs et prêt à être mis à l’eau début mai.
Marathon des écoles
Depuis son retour à terre, Fabrice ne manque pas une occasion de partir à la rencontre des nombreux élèves qui l’ont suivi sur le Vendée Globe. De la Bretagne à Marseille, en passant par la Sarthe chez Art & Fenêtres et Paris, le marin partage son expérience et son engagement pour la préservation des océans.
Le cahier pédagogique Cétacé ! l’Océan boit la tasse, conçu en partenariat avec l’Éducation nationale et la Fondation de la Mer et destiné aux classes du CM1 à la 5e, a été distribué à plus de 80 000 enfants. Un outil ludique particulièrement apprécié par ces derniers et par leurs enseignants comme ressource pour sensibiliser à la préservation de la biodiversité et à la beauté des océans.
« Dernièrement j’ai rencontré 7 classes de primaire dans 4 écoles à Marseille avec mon partenaire Onet. Nous avons pu échanger sur la course au large – les enfants avaient beaucoup de questions – mais aussi sur la fragilité de nos océans. Je retiens une question particulièrement touchante d’une élève de CE2 : “pardon monsieur mais je ne comprends pas. Si nos déchets jetés à terre finissent en mer et si ça pollue, pourquoi les adultes continuent-ils à mal se comporter ?”. Je n’ai évidemment pas la réponse à cette question mais si ces interventions participent à la construction d’un avenir meilleur pour nos enfants, je continuerai à le faire avec beaucoup d’engagement. »
Ces rencontres sont également l’occasion pour le navigateur de présenter les capteurs océanographiques installés à bord de son IMOCA pour récolter de précieuses données scientifiques lors de ses navigations sur les océans du globe. Échantillons de microplastiques, taux de CO2, température et salinité des eaux de surface traversées sont étudiés par les partenaires du projet océanographique de Fabrice Amedeo (Ifremer, Université de Bordeaux, IRD, COI Unesco, OceanOPS, Geomar, Max Planck Institute) dont les résultats sont ensuite mis à disposition de la communauté scientifique internationale afin de mieux comprendre et lutter contre le réchauffement climatique et la pollution des océans.