Tour de France Microplastiques : cap sur la Méditerranée
Fabrice Amedeo partira mardi 17 août de Collioure pour la seconde partie de son Tour de France microplastiques. Il arrivera le 22 août à Marseille. Objectif : terminer de réaliser la campagne de mesures du niveau de pollution aux plastiques le long de nos côtes.
Après des mesures en Manche et en Atlantique, le skipper Nexans – Art & Fenêtres s’élancera le 17 août à bord d’un X 362 pour mesurer les taux de microplastiques le long du littoral méditerranéen. Les mesures doivent se faire à 1,5 milles des côtes entre Collioure et Menton et à une vitesse réduite pour permettre des mesures plus précises.
Capturer des microplastiques de différentes tailles
Plusieurs types de filtres seront installés dans le capteur océanographique installé grâce au soutien d’Onet et Éléphant Bleu : des filtres de 300 microns et de 100 microns pour intercepter et mesurer différentes tailles de microplastiques. Le skipper embarquera également des filtres de 10 microns qu’il utilisera au niveau de l’embouchure du Rhône où les scientifiques lui ont demandé de ralentir.
Un skipper au service de la science
Habituellement ce sont les scientifiques partenaires du projet océanographique de Fabrice Amedeo (Ifremer, Université de Bordeaux, IRD) qui s’adaptent aux contraintes de la course au large. Cette fois, c’est le skipper qui s’adapte aux besoins des scientifiques qui déterminent la fréquence des prélèvements, la trajectoire et la vitesse du bateau. Plus cette dernière est faible, plus les petites particules rentrent facilement dans le capteur. Cela devrait permettre d’obtenir des échantillons plus représentatifs de la pollution aux microplastiques de nos océans et mers.
Des données précieuses pour les scientifiques
Prélever des microplastiques de petite taille de manière aussi systématique, avec quatre estuaires échantillonnés dans une période aussi courte, devrait permettre aux scientifiques d’obtenir des prélèvements particulièrement intéressants. En effet, peu de travaux similaires ont été effectués à ce jour, notamment sur des microplastiques de moins de 10 microns. Or ce sont précisément ces microplastiques de très petite taille qui sont les plus accessibles pour les premiers maillons de la chaine alimentaire sous-marine…
« Ce dernier tronçon du Tour de France microplastiques est très important pour moi car il va me permettre d’honorer mon engagement vis à vis de nos partenaires scientifiques, explique Fabrice Amedeo, mais aussi car il va permettre de réaliser une comparaison fine du niveau de pollution entre l’océan Atlantique et la mer Méditerranée. Je suis en famille en bateau en Méditerranée depuis début août. Cette mer et ses îles sont paradisiaques mais je suis frappé par la pression anthropique à cette époque de l’année, le peu d’importance accordée à l’écologie et la présence de macro-déchets de plastiques partout où l’on va. Je m’attends à des résultats assez catastrophiques au niveau de la pollution microplastiques sur cette portion de mon tour de France ».