Newrest – Art & Fenêtres passe à travers la tempête Alex
C’est plus que jamais la dernière ligne droite avant le grand départ. La semaine dernière a été dense pour Fabrice Amedeo et son équipe. Au programme : la reprise de navigations techniques pour valider les récents travaux à bord, des sorties avec les médias et enfin le passage de la tempête Alex sur la Trinité-sur-Mer.
Comme un avant-gout de l’hiver dans les mers du Sud. Fabrice Amedeo et son équipe ont dû faire le dos rond en fin de semaine avec le passage de la redoutable tempête Alex sur le Morbihan. « C’était assez stressant de la voir arriver, explique le skipper, car on n’est jamais à l’abris d’un bateau ou d’un ponton qui se décroche et qui vienne endommager notre Imoca. A un mois du Vendée Globe, tout incident peut vite être une catastrophe ». L’équipe a donc doublé l’amarrage du bateau jeudi soir, renforcé celui de ses voisins de ponton, mis des pare-battages et des bouées gonflables partout, et frappé des amarres sur le quai d’en face. Jérémie Flahaut, membre de l’équipe technique, est resté dormir à bord.
« Nous avons d’abord eu 40 nœuds de vent de sud en avant du front, détaille Fabrice. Ce sont des conditions standards de tempête mais le vent de sud rentre pile dans l’axe du chenal de la Trinité donc c’est toujours compliqué. Heureusement, nous étions à marée basse. Puis le vent est tombé d’un coup. C’était stressant car il n’y avait plus de vent mais le sémaphore de Belle Ile annonçait un record absolu de 103 nœuds (185 km/h), davantage que la tempête de 1987, et il y avait 70 nœuds à Quiberon. On savait que ça arrivait. Le vent d’ouest est rentré très brutalement et est monté jusqu’à 59 nœuds dans le port et 73 nœuds à la sortie du chenal. Cet épisode a duré une heure. Ça a été très brutal et très court ».
Rien à signaler donc à bord de Newrest – Art & Fenêtres qui n’a subi aucun dommage.
Mis à part cette alerte météo, le reste de la semaine a permis de cocher des cases dans la « job liste » d’avant départ. Fabrice et son équipe ont en effet quelques derniers éléments à valider :
- Une nouvelle centrale inertielle. Installée en secours de la centrale Quadrans principale financée l’an dernier par Trescal, elle va permettre à Fabrice de partir avec trois circuits d’électronique et de pilote automatique totalement indépendants. « C’est un élément tellement important pour finir la course mais aussi pour rester performant en cas de dégradation du scénario à bord, qu’il vaut mieux être ceinture et bretelles », affirme Fabrice.
- Des éléments d’ergonomie : Simon Chevallier a installé un siège de veille précieux pour les longues heures de demi-sieste sous la casquette avec une écoute dans les mains. Il faut s’assurer que sa fixation résiste aux vibrations du bateau lancé à haute vitesse sur le champ de bosses des mers du Sud.
- Les systèmes de charge électrique. Fabrice partira avec trois sources d’énergie à bord : l’éolien, l’hydrolien (avec des hydrogénérateurs), le solaire et le fossile avec l’ambition d’utiliser le moins de gasoil possible.
- De nouveaux systèmes de sécurité. Fabrice naviguera autour du monde avec deux systèmes encore peu matures mais susceptibles d’éviter un choc avec un OFNI (objet flottant non identifié). Le système Oscar : système de caméras fixés en tête de mât, susceptible d’identifier la forme d’un iceberg, d’un container ou d’un cétacé et d’alerter en cas de route de collision. Et un Pinger, développé par une société australienne, qui pourrait faire fuir les baleines dans un rayon de 1 mille autour du bateau.
Le programme des jours à venir : naviguer encore et toujours pour ne laisser passer aucun détail d’ici le départ de la Trinité-sur-mer pour les Sables d’Olonne, prévu le 14 ou le 15 octobre selon la météo.