Fabrice Amedeo prendra le départ de la Route du Rhum avec un capteur ADNe, une première mondiale.

Le skipper installe un nouveau capteur  à bord de son Imoca Nexans – Art & Fenêtres pour cartographier la biodiversité marine. Après avoir installé plusieurs capteurs océanographiques permettant notamment de mesurer la concentration de microplastiques dans les eaux de surface, le marin sera désormais en mesure de collecter l’ADNe, (l’ADN environnemental) et contribuera ainsi à mesurer les impacts du changement climatique sur la biodiversité marine et à évaluer la migration ou encore l’apparition de nouvelles espèces.

Constituant l’un des principaux stocks de carbone sur la Terre, les océans jouent un rôle essentiel de régulateur climatique en ayant déjà absorbé plus d’un tiers des émissions de CO2 émises par l’Homme. Tout ceci n’est en revanche pas sans conséquence sur la biodiversité et les organismes marins qui peuplent ces océans.

Fort de ces constats, le navigateur Fabrice Amedeo multiplie les initiatives en faveur de la protection des océans. Depuis 2019, avec le soutien de son partenaire Onet, il met son bateau au service de la science et devient le premier marin à équiper son bateau de capteurs permettant de mesurer le taux de CO2, la salinité et la température de l’eau. En 2020, un nouveau capteur embarqué sur son Imoca permet de mesurer la concentration de microplastiques dans les eaux de surface, une opportunité sans précédent pour la communauté scientifique. Une étude de l’Ifremer, de l’Université de Bordeaux et de l’IRD à partir des données collectées sur le voilier du navigateur lors du dernier Vendée Globe, a notamment montré que les eaux de surface de l’océan Atlantique sont deux fois plus polluées par les fibres de cellulose que par les microplastiques.

Désormais, lors des courses sur lesquelles il s’engage, le skipper sera également en mesure de collecter l’ADNe: « L’ADN environnemental c’est tout l’ADN qui est relâché en permanence par les organismes dans leur milieu naturel par le biais d’excrétions (mucus, larves) et de sécrétions (fèces ou urine). Nous sommes aujourd’hui en mesure de filtrer 1L d’eau de mer et d’obtenir rapidement et à prix raisonnable une cartographie biologique précise de tous les organismes présents dans ce milieu, des virus jusqu’aux baleines. Cette approche est révolutionnaire car elle permet de recenser la présence ou l’absence d’espèces rares ou en voie de disparition, mais aussi de détecter les espèces invasives et autre pathogènes. Faire l’inventaire du vivant permet de mesurer la santé de nos océans en temps quasi réel et donc d’en appréhender la dynamique due au changement climatique » explique Xavier Pochon, chercheur spécialisé dans la surveillance moléculaire et professeur associé en biologie marine à l’université d’Auckland. Passionné par l’ADN environnemental il est à l’origine de ce projet.

« Je suis vraiment très heureux de prolonger mon engagement citoyen sur l’eau avec l’installation de ce capteur d’ADN environnemental. Après le CO2, la salinité, la température, et le microplastique, ce nouveau projet va nous permettre d’élargir le spectre de nos mesures et d’obtenir une vision globale de l’impact du réchauffement climatique et des pollutions sur les océans et sur la biodiversité. Par ailleurs, travailler avec Xavier Pochon qui est en Nouvelle Zélande et avec ses partenaires scientifiques nous offre l’opportunité de sortir de nos frontières hexagonales et de collaborer, à plus grande échelle,  avec des scientifiques présents dans le monde entier » explique Fabrice Amedeo.

 

 

« Le système fonctionne et nous nous préparons pour une première mondiale, c’est-à-dire la collection simultanée de données capteurs (température, salinité, CO2), de microplastiques et d’ADNe. » se réjouit Xavier Pochon. « L’opération sera simple à réaliser pour le skipper. Il effectuera 3 prélèvements par jour sur l’aller et le retour de la course au large. Le système de pompage d’eau déjà établi dans le bateau sera utilisé et y seront rajoutés des filtres à ADN auto-dessicatifs spécialement adaptés pour la collecte en mer. Les filtres seront ensuite envoyés dans le laboratoire pour l’analyse rapide de l’ADN« .

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