« Un immense défi nous attend: rebondir et être au départ du prochain Vendée Globe. »
Bonjour à tous. Je suis de retour à terre et après ce que j’ai traversé, il m’a fallu un peu de temps pour retrouver mes esprits et reprendre ma plume. Comme vous pouvez l’imaginer, j’ai retrouvé ma femme et mes enfants avec beaucoup de bonheur.
Je vais bien. Je ne fais pas de cauchemars. Lorsque la situation est devenue critique à bord, j’ai débranché toute émotion, mon cerveau s’est mis à fonctionner à 200% et un sixième sens m’a habité pour être zen et gérer les événements les uns après les autres avec concentration et professionnalisme. Cet état n’est pas totalement retombé et les émotions ne sont pas encore revenues.
Une partie de moi est restée à bord de ce cargo, le Maersk Brani, qui m’a sauvé et auprès de ce magique équipage. Je suis en contact quotidiennement avec Mark son capitaine.
Je partage avec vous son dernier message : « You are never far from our thoughts, Fabrice! After your incident, I believe we are much closer as a team, united by our joint experience. Just normal dinner for us tonight, but tomorrow we will be having a barbecue to just let everyone relax and have a good time. The weather is perfect too! ».
Cette expérience et ce sauvetage nous ont tous marqué à vie. Je pense aussi très très souvent à ce membre d’équipage au moment de mon débarquement à Ponta Delgada qui me prend la main et me dit : « Have a good second life sir ». Oui c’est un peu une deuxième vie qui commence, une nouvelle chance. Je suis soutenu par mes partenaires que je remercie du fond du cœur. Je remercie aussi mon équipe qui a été très présente dans les moments difficiles et qui est toujours là : Éric, Léo, Céline, Guillaume et bien sûr Olivier, le complice de tous les projets depuis 7 ans. Et enfin je vous remercie tous pour les centaines de messages de soutien que j’ai reçus.
Un immense défi nous attend maintenant : rebondir et être au départ du prochain Vendée Globe. L’océan est résilience. Il impose l’humilité. Il m’a mis une barrière mais il n’a en rien affecté mon amour pour lui et mon envie de partir encore et encore de l’autre côté de la ligne d’horizon.