Et de deux !
En pleine traversée de l’océan Indien, Fabrice Amedeo vient de passer la longitude du cap Leeuwin, le deuxième jalon majeur de son tour du monde. Entre une météo exigeante, des moments de repos salvateurs, et l’anticipation des dépressions à venir, le skipper de Nexans – Wewise garde globalement un moral solide. Avec le regard tourné vers le Pacifique et le mythique cap Horn, il partage un récit empreint de résilience et de détermination.
Malgré les défis incessants de la navigation en solitaire, il y a parfois de petites victoires qui redonnent le sourire. Entre les températures qui chutent et une météo capricieuse, Fabrice Amedeo savoure des moments de réconfort rares mais précieux. Une journée ensoleillée et la visite d’un albatros suffisent pour affronter les conditions exigeantes de cette traversée hors du commun. « Je suis encore assez nord. J’ai empanné dimanche pour plonger Sud afin de me rapprocher de la Zone d’Exclusion Antarctique. J’évolue désormais dans les Quarantièmes Rugissants », a confié le skipper. Après des jours marqués par une météo à la fois imprévisible et exigeante, le skipper de Nexans – Wewise a profité d’une rare accalmie pour s’accorder un instant de confort. « J’ai pris une douche. La dernière datait de deux semaines. Il ne manque plus que le rasage et on est au top ! ». Le moral semble solidement ancré, malgré un début d’océan Indien pour le moins exigeant. « Jusqu’à la longitude de Madagascar, ça a été assez épouvantable avec un coup du Nord, un coup du Sud, mais jamais de l’Est. Ça fait du bien, à présent, de faire route dans la bonne direction », a-t-il expliqué.
Le cap Leeuwin dans le sillage
Après avoir débrodé le cap Leeuwin ce mardi 24 décembre, Fabrice garde un regard pragmatique sur les jours à venir. « Le passage sous l’Australie peut être délicat, avec des dépressions. Je regarde ça de près pour trouver la bonne trajectoire. Le prochain point important sera le passage sous la Tasmanie et donc l’entrée dans le Pacifique. Ensuite, il y aura le Horn en ligne de mire, et ce sera une étape cruciale avant de remonter l’Atlantique vers l’arrivée ». Malgré la fatigue accumulée, Fabrice Amedeo conserve un état d’esprit positif. « Depuis quelques jours, je bénéficie de conditions relativement maniables – jamais plus de 35 nœuds – avec peu de manœuvres. J’ai ainsi pu me reposer et je suis assez en forme. Il y a bien sûr des hauts et des bas mais maintenant que j’attaque le Pacifique, le moral est vraiment au top. » Les jours et les nuits en solitaire sont rythmés par les changements de vent et les calculs stratégiques. Mais pour ce marin passionné, chaque mille parcouru le rapproche un peu plus des Sables-d’Olonne. « Ce fameux cap Horn sera bientôt visible sur ma cartographie. Quand je regarde l’ordinateur, aujourd’hui, je ne le vois pas encore », a terminé le marin. Pour lui, ce tour du monde en solitaire est bien plus qu’une compétition : c’est un voyage introspectif, un hommage à la nature et une quête personnelle. Avec le Pacifique en vue, il avance, un cap après l’autre vers son ultime objectif.