Et soudain, je suis sorti.
« Whaou, t’as cotisé encore mon pauvre cette nuit ». Ce message amical a été reçu à bord au petit matin. Il est de Jérémie Beyou qui a observé avec compassion ma progression quasi nulle cette nuit. Oui, encore une nuit quasiment à l’arrêt, à guetter la moindre risée, à changer les voiles de côtés toutes les dix minutes car le maigre souffle d’air change de direction tout le temps. J’ai flirté avec le désespoir et le sentiment que je resterai dans cette nasse pour le restant de mes jours.
Puis le ciel s’est déchiré, les étoiles sont apparues en fin de nuit et le vent est arrivé doucement dans la bonne direction, celle des alizés pour me sortir des griffes de ce Pot au Noir qui m’aura retenu trois jours. Ce n’est pas encore le grand bleu, mais je suis tiré d’affaire et en route pour le Brésil. Et comme à chaque fois dans ces cas-là, le bonheur d’être passé et d’être là, a déjà effacé les douleurs et les doutes de ces dernières heures.
Fabrice
Newrest – Art & Fenêtres