Première nuit en mer
La flotte de la Vendée – Arctique – Les Sables d’Olonne s’est envolée hier après-midi sous un ciel gris en direction de l’Islande, dans un vent de sud-ouest de 20 nœuds et de la houle. Comme un avant-goût de Vendée Globe à moins de 4 mois du grand départ pour les 20* concurrents en lice.
Après une nuit tonique et humide sur une mer agitée, trois groupes apparaissent entre les nouveaux foilers, ceux de dernière génération et les bateaux plus anciens. Fabrice est dans le match en milieu de peloton, en 11ème position, à la bataille avec Yannick Bestaven et Kojiro Shiraishi au contournement de la pointe Bretagne. L’ambiance à bord de Newrest – Art & Fenêtres est aux réglages et à la stratégie pour anticiper le passage de front, et à la vigilance dans une zone encombrée par les cargos et les pêcheurs. Les prochaines heures s’annoncent musclées à l’approche du Fastnet. Du près, encore du près, beaucoup de près attend les skippers qui s’habituent progressivement à vivre penché et humide à bord de leurs bateaux qui tapent dans les vagues… direction le cercle polaire !
Joint à la vacation ce midi, c’est un skipper heureux d’être en mer en mode course qui s’exprimait :
« C’était un départ intéressant avec un début de course un peu austère, une mer assez formée, du près et de l’humidité. Ça piquait un peu cette nuit, il a fallu se remettre dedans après le confinement mais c’est sympa d’être en mer et de se bagarrer !
J’ai pris un départ très correct, juste derrière les bateaux les plus rapides. Puis j’ai passé une bonne partie de la nuit derrière Yannick Bestaven (Maître-CoQ) qui navigue un cran plus fort que moi donc je suis content. Je commence à regarder la suite parce que ça va être copieux au sud-ouest de l’Irlande. Si la route « raisonnable » ne fait pas perdre trop de temps, je pense que je la prendrai. Mais pour l’instant, le déficit s’annonce un peu lourd, ce qui m’incite plutôt à aller chercher le vent fort.
J’ai la chance de ne jamais avoir le mal de mer, j’ai pu dormir cette nuit, plusieurs siestes de 30 minutes. Je suis en pleine forme, tout va bien à bord de Newrest – Art & Fenêtres. Et je suis surtout très content d’être là, ça me manquait. Le confinement a été long… C’est génial de pouvoir faire cette course ! »
* Ce dimanche midi, ils ne sont plus que 19 en course, Sébastien Simon (Arkéa Paprec) ayant signalé son abandon, de retour à terre suite à la casse du foil tribord de son bateau.
Photo : François Van Malleghem / Imoca